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Un chef-d'oeuvre de la littérature d'anticipation écrit en 1931 et dans lequel A. Huxley montre non pas le progrès de la science en tant que tel, mais le progrès de la science en tant qu'il affecte les individus.
Connu comme romancier et essayiste, il a aussi écrit quelques nouvelles, de la poésie, des récits de voyage et des scénarios de film. Dans ses romans et ses essais, Huxley se pose en observateur critique des usages, des normes sociales et des idéaux et se préoccupe des applications du progrès scientifique potentiellement nuisibles à l'humanité. Alors que ses premières œuvres étaient dominées par la défense d'un certain humanisme, il s'intéresse de plus en plus aux questions spirituelles, et particulièrement à la parapsychologie et à la philosophiemystique, un sujet sur lequel il a beaucoup écrit. Dans certains milieux, Huxley était considéré, à la fin de sa vie, comme l'un des phares de la pensée contemporaine. Le courant de pensée dit du « New Age » se réfère fréquemment à ses écrits mystiques et d'étude des hallucinogènes.
Huxley est un enfant fragile, mais fin d'esprit et doué intellectuellement. Son père, en plus d'être écrivain, exerce le métier d'herboriste, et Aldous commence à s'instruire dans le laboratoire botanique de son père, avant d'entrer à l'école Hillside, dont sa mère fut directrice jusqu'à ce qu'elle tombe gravement malade. À l'âge de neuf ans, il entre dans un internat. Dès lors, il est préparé à défendre ses idées.
Sa mère, Julia, meurt en 1908, alors qu'Aldous n'a que quatorze ans. Le même mois, sa sœur Roberta trouve la mort dans un accident dont les circonstances n'ont pas été relatées. Trois ans plus tard, Aldous contracte une maladie (keratitis punctata) qui endommage gravement sa vision pour deux ou trois ans[1]. Son grand frère Trev se suicide en 1914. Quasiment aveugle, Aldous est déclaré inapte au service lors de la Première Guerre mondiale. Une fois rétabli (notamment grâce à la méthode Bates à laquelle il consacrera plus tard son ouvrage L'Art de voir), il étudie la littérature anglaise au Balliol College d'Oxford.
Il porte un intérêt grandissant à la littérature. Cet intérêt est avant tout d'ordre intellectuel. Ce n'est que bien plus tard (selon certains sous l'influence d'amis comme D. H. Lawrence[réf. nécessaire]) qu'il prend conscience de l'importance des sentiments dans son expression philosophique et littéraire.
Alors qu'il poursuit son éducation au Balliol College, Huxley n'est plus entretenu financièrement par son père et doit gagner sa vie. Il donne des cours de français à Eton College, où étudient Eric Blair (plus tard connu sous le nom du célèbre George Orwell) et Steven Runciman. C'est un professeur incompétent, incapable de discipline, mais il impressionne par son langage[2]. Pendant une courte période en 1918, il est employé à l'intendance du ministère de l'Air, mais ne désire pas faire carrière dans l'administration (ni dans les affaires). Son besoin d'argent le conduit à mettre en application ses talents littéraires.
Il termine son premier roman (impublié) à l'âge de dix-sept ans et se tourne de façon décisive vers l'écriture à l'âge de vingt ans. Il publie alors des poèmes. Journaliste, critique musical et critique d'art, il voyage et fréquente l'intelligentsia européenne de l'époque. Musicien, ami du compositeur russe Igor Stravinsky, il rencontre aussi les surréalistes à Paris. Il écrira de nombreux essais littéraires sur ces thèmes. Profondément préoccupé par les bouleversements que connaît la civilisation occidentale, il écrit pendant les années 1930 de grands romans, sur les graves menaces que fait peser le mariage du pouvoir, du progrès technique et des dérives de la psychologie telles le béhaviorisme (Le Meilleur des mondes), contre la guerre et le nationalisme (La Paix des profondeurs). Adepte, comme de nombreux intellectuels et artistes anglo-saxons, de la méthode mise au point par Frederick Matthias Alexander, il fait apparaître celui-ci dans La Paix des profondeurs.
Déjà reconnu comme satiriste et chroniqueur pendant la Première Guerre mondiale, Huxley passe la majeure partie de son temps à Garsington Manor, propriété de Lady Ottoline Morrell où se réunissent les membres du groupe de Bloomsbury tels que Bertrand Russell ou Alfred North Whitehead. Plus tard, dans Jaune de Crome (1921), il caricaturera la manière de vivre à Garsington. En 1919, il y fait la connaissance de Maria Nys, une réfugiée belge. Cette même année, John Middleton Murry, le second mari de la romancière Katherine Mansfield et proche ami de D.H. Lawrence, lui propose de rejoindre l'équipe rédactionnelle du magazine Athenaeum : Huxley accepte immédiatement cette offre et épouse rapidement Maria Nys[3]. Ils auront ensemble un enfant, Matthew, qui deviendra épidémiologiste. Au début des années 1920, le couple part vivre avec leur jeune fils en Italie où Huxley rendra de fréquentes visites à son ami D. H. Lawrence. Après la mort de ce dernier, survenue en 1930, Huxley publiera sa correspondance (1932)[4].
En 1926, il écrit un roman à fort succès Contrepoint (publié en 1928), où il donne une vision ironique de la society. Certains de ses personnages se rapprochent des mondains de Balzac ou d'André Gide. Selon André Billy, « dans son roman Contrepoint Aldous Huxley nous a présenté une jeune lady qui n'est pas très différente de la lady Dudley de Balzac dans Le Lys dans la vallée, ni de la lady Griffith de Gide[5] ».
En 1937, Huxley s'installe à Hollywood en Californie avec sa femme et son ami Gerald Heard(en). Heard initie Huxley à la philosophie védanta et à la méditation. Il devient alors végétarien et commence à pratiquer le yoga. Dans son livre La Fin et les Moyens (1937), Huxley affirme que dans les civilisations modernes la plupart des individus s'accordent dans le même désir d'un monde de liberté, de paix et de justice, d'amour fraternel, mais ne sont pas capables de s'accorder sur la manière d’y parvenir. Ce livre enquête ensuite sur les raisons de la confusion et du désaccord, et sur les moyens d'y remédier.
Pendant la plus grande partie de sa vie, sa vue reste très basse (malgré la guérison partielle qui lui avait permis d’étudier à Oxford). Vers 1939, il entend parler de la méthode Bates pour l’amélioration de la vision naturelle, et d’un professeur, Margaret Corbett, qui pouvait lui apprendre cette méthode. Il révèle que sa vue s’est radicalement rétablie grâce à cette méthode dans L'Art de voir, publié en 1942 aux États-Unis (1943 au Royaume-Uni). Il y déclare que pour la première fois depuis 25 ans, il a pu lire sans lunettes et sans effort.
À cette période, il gagne très bien sa vie en écrivant des scénarios pour Hollywood. Cet argent lui permet d'aider des Juifs, des écrivains et des artistes fuyant l'Allemagne nazie[6]. Il écrit, notamment, l’adaptation à l’écran d'Orgueil et préjugés (1940) et de Jane Eyre (1944).
Après la Seconde Guerre mondiale, Huxley demande la citoyenneté américaine, qui lui est refusée parce qu’il refuse d’envisager de prendre les armes pour défendre les États-Unis.
Selon Dick Huemer, Huxley a participé au début des années 1940 à la première des cinq réunions préliminaires à l'élaboration du scénario d'Alice au pays des merveilles (1951) et n'est jamais revenu[7]. Pour John Grant, malgré le personnage la Chenille (qui peut rappeler les expériences d'Huxley en matière d'hallucinogènes), sa participation au film est inexistante[8].
L’épouse d'Aldous Huxley, Maria, meurt d’un cancer du sein en 1955 ; en 1956 il se remarie avec Laura Archera(en), elle-même auteur, et qui écrira une biographie de son mari. En 1960, on diagnostique chez lui un cancer de la gorge. Durant les années suivantes, sa santé se détériorant, il écrit le roman utopique Île, et donne des cours sur les « potentialités de l’être humain » à l’Institut Esalen. En 1959, Huxley, qui était resté citoyen britannique, refuse le titre de Knight Bachelor que lui offre le gouvernement Macmillan.
Huxley est régulièrement invité à s’exprimer dans de prestigieuses universités américaines. Huxley développe des idées similaires à celles que J.B. Priestley, un écrivain qui lui était contemporain, développe dans son livre Les Magiciens. :
— Aldous Huxley, discours prononcé en 1961 à la California Medical School de San Francisco.
Dans un autre de ces discours, prononcé à l'université de Californie à Los Angeles le 20 mars 1962, Huxley expose en détail sa vision d'une société totalitaire et en profite pour comparer la vision de George Orwell dans 1984 avec la sienne, qu'il juge bien plus efficace et durable. Il note également que certaines des techniques de contrôle des populations imaginées trente ans plus tôt étaient dorénavant disponibles ou sur le point de le devenir.
Sur son lit de mort, incapable de parler à cause d'un cancer de la gorge avancé, il demanda par écrit à son épouse : « LSD, 100 µg, i.m. », il n'avait pas pris de psychoactif depuis près de deux ans et il faut savoir que le LSD est le plus proche équivalent existant du remède-moksha (psychédélique utilisé par les protagonistes de son roman Île). Elle lui fit une première injection de 100 µg puis une seconde plus tard[9] et il mourut paisiblement, le .
L'annonce de sa mort par les médias fut éclipsée par celle de John F. Kennedy, survenue le même jour, tout comme celle de l'écrivain irlandais C. S. Lewis.
À la fin des années 1930, Gerard Heard initie Huxley à la philosophie védanta et à la méditation. Il devient alors végétarien et commence à pratiquer le yoga. En 1938, Huxley se lie d'amitié avec Jiddu Krishnamurti, dont il admirait les enseignements. Il devient en même temps un « védantiste » dans le cercle de Swami Prabhavananda(en), et il initie Christopher Isherwood à ce même cercle. Huxley publiera ,en 1948, une anthologie des valeurs communes à certaines religions : La Philosophie éternelle, dans laquelle il discute des doctrines des grands courants mystiques.
Les écrits d'Huxley à partir de 1945 sont fortement influencés par le mysticisme et par ses expériences hallucinatoires avec la mescaline, que lui fait connaître le psychiatre Humphry Osmond en 1953. Il a décrit ces années où il s'est soumis aux psychotropes comme un paradis habituellement arrosé de bourbon. Il a été un des premiers à faire l'expérience des drogues psychédéliques sur lui-même, dans une quête d’illumination, et il est connu pour avoir pris 100 microgrammes de LSD sur son lit de mort. Les expériences psychédéliques de Huxley sont racontées dans les essais : Les Portes de la perception et Le Ciel et l'Enfer, dont les titres s'inspirent directement de l’œuvre du poète visionnaire William Blake, Le Mariage du Ciel et l’Enfer. Le titre du premier livre inspira plus tard à Jim Morrison et à son groupe le nom de « The Doors ». Ses écrits sur les expériences psychédéliques devinrent des classiques parmi les premiers hippies. À partir de cette époque, il fréquente beaucoup la région de Big Sur avec d'autres écrivains progressistes.
Par ses expériences avec les drogues, Huxley ne cherchait pas seulement une exaltation indéterminée, vague, mystérieuse, et individuelle, mais cherchait plutôt à atteindre ce qu'on appelle parfois le « haut mysticisme » ; lui préférait le terme de philosophie éternelle, qu'il donna à l’un de ses livres sur ce sujet.
Pendant les années cinquante, l’intérêt de Huxley pour le domaine de la recherche psychologique ne cesse de croître. Pendant presque un an, au début des années cinquante, Huxley et le psychiatre Milton Erickson consacrent beaucoup de temps à préparer une étude commune sur les différents états de conscience. Leur projet prend fin lorsqu'un incendie de broussailles détruit la maison de Huxley à Los Angeles et leurs carnets respectifs pour cette étude.
Les idées de Huxley sur les rôles spécifiques de la science et de la technologie dans la société (tels qu'il les a décrits dans Île) sont parentes de celles de penseurs britanniques et américains du XXe siècle, tels que Lewis Mumford, Gerald Heard (et, sous certains aspects, Buckminster Fuller et E.F. Schumacher). En France, son roman Brave New World, traduit en 1932, a fortement influencé les "personnalistes gascons" Bernard Charbonneau et Jacques Ellul dans leur analyse du phénomène technique et du conformisme social (Pour Charbonneau, il est un "romancier complet qui saisit l'individu dans la réalité de son environnement social"). C'est aussi par l'entremise d'Huxley que Jacques Ellul a pu faire paraître son ouvrage La technique ou l'enjeu du siècle en 1954 aux États-Unis[11].
Ces idées trouvèrent un écho dans les générations suivantes chez des personnes comme Stewart Brand.
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