Asimov, Isaac; Rosenthal, Jean; Billon, Pierre; Gindre, Philippe
NE PLUS UTILISER CE SITE !
En raison du changement de logiciel métier, la consultation du catalogue et du compte lecteur ainsi que les demandes de réservations (professionnels et usagers) sont suspendues jusqu'au 8 novembre. => Merci de ne plus l'utiliser, vos demandes ne seront plus prises en compte
Au début du treizième millénaire, l'Empire n'a jamais été aussi puissant. A Trandor, le savant H. Seldon invente la psychohistoire, à base de psychologie et de mathématiques, elle permet de prédire l'avenir : l'effondrement de l'Empire dans cinq siècles, à condition de mener à terme le projet de la Fondation, communauté de scientifiques chargée de rassembler toutes les connaissances humaines
Issu d’une famille juive, fils de Judah Asimov et de Anna Rachel Berman, Isaac naquit à Petrovitchi — près de Smolensk, en Russie — à une date inconnue, entre le et le (c’est à cette date-ci qu'il célébrait son anniversaire, adulte)[2]. Pour des raisons mal définies et sur invitation de Joseph Berman, demi-frère de la mère d’Asimov, sa famille émigra aux États-Unis au début de l'année 1923, alors qu'il avait trois ans[3].
Sa sœur cadette, prénommée Rachel, choisit de se faire appeler Marcia ultérieurement, souhait qu'Asimov respectera quand il la mentionnera dans son autobiographie[4].
À la maison, à Brooklyn, les parents ne parlaient russe que quand « ses grandes oreilles ne devaient pas entendre »[5] : il n'apprit donc jamais la langue. Le yiddish était sa langue maternelle.
Asimov se définit comme un enfant prodige. Ses parents, qui, en Russie, étaient loin d'être illettrés, ne lisaient pas l'anglais ; il demanda l'aide d'enfants du voisinage et savait déjà lire à son entrée à l'école en [6]. Il fut naturalisé Américain en 1928. Il passa sa jeunesse à travailler dans le magasin familial, où il eut l’occasion de lire les magazines de science-fiction que ses parents vendaient. Vers l’âge de onze ans, il commença à écrire ses premières nouvelles (il aurait déclaré avoir commencé à écrire pour enfin pouvoir conserver des livres sans que son père libraire ne les vendît).
Ses études furent assez brillantes pour lui permettre, grâce à une bourse, d’entrer à l’université Columbia. Il passa d’abord une licence en sciences (1939) avant d’obtenir une maîtrise en chimie (1941) et, finalement, un doctorat en biochimie[7] (1948), puis il obtint un poste de chargé de cours à l’université de Boston. Entre-temps, il accomplit son service militaire, au cours duquel il fut nommé caporal.
Parallèlement, il commença à écrire de la science-fiction et vit sa première nouvelle, Marooned Off Vesta (Au large de Vesta), publiée en 1939. John Campbell, alors rédacteur en chef de la revue Astounding Stories, n’aura de cesse d’encourager Asimov à écrire. Dès lors, il fut régulièrement publié, et quinze nouvelles virent le jour jusqu’en 1941.
Il se maria le 26 juillet1942 avec Gertrude Blugerman (1917–1990). De ce premier mariage, naquirent deux enfants, David en 1951, et Robyn Joan en 1955.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Asimov était déjà considéré comme un auteur de science-fiction majeur. Son licenciement, en 1958, lui fit prendre un tournant dans sa carrière et il se consacra pleinement à l’écriture. Prolifique, il travailla sans relâche car — il le disait lui-même — c’est là qu’il prenait du plaisir.
Après sa séparation avec sa femme en 1970, puis son divorce en 1973, il se maria avec la psychiatre et romancière Janet Opal Jeppson le .
La suite de la vie d’Asimov est celle d’un auteur à succès, presque entièrement consacrée au travail d’écriture et aux conférences. Il fut un ami proche de Gene Roddenberry, le créateur de Star Trek.
Isaac Asimov voyageait rarement en dehors de New York, principalement parce qu'il n'aimait pas cela, mais aussi par manque de temps, étant absorbé par ses travaux d'écriture[8].
Il mourut le du SIDA (détecté en 1989), la cause du décès ayant été une insuffisance cardiaque et rénale consécutive à l’infection par le VIH. Asimov avait été infecté lors d’une transfusion sanguine pour un pontage aorto-coronarien en 1983. Cette information n’a été révélée qu’en 2002, dans une version de l’autobiographie d'Asimov revue par Janet Asimov, sa veuve. Selon elle, Asimov avait souhaité rendre sa maladie publique, mais en aurait été dissuadé par ses médecins et par la crainte des préjugés dont sa famille aurait pu souffrir. Après son décès, la famille garda le silence, notamment en raison des controverses auxquelles donna lieu la maladie d’Arthur Ashe, et ce n’est qu’après le décès des médecins d’Asimov que sa seconde épouse et sa fille Robyn décidèrent de révéler la vérité.
Asimov laisse derrière lui plus de 500 livres (dont 116 anthologies qu’il a lui-même constituées et préfacées). On y trouve des ouvrages de science-fiction et de vulgarisation scientifique, des romans policiers, des romans pour la jeunesse et même des titres plus étonnants comme La Bible expliquée par Asimov ou encore Le Guide de Shakespeare d’Asimov.
Son dernier livre est un essai autobiographique, plus thématique que chronologique, paru en français sous le titre Moi, Asimov (Paris, Denoël, coll. Présences, 1996). L'épilogue a été écrit par sa seconde épouse, après le décès de l'auteur.
Membre de l’association Mensa, il en a été un moment le vice-président (le président en étant alors un autre passionné du futur, l'architecte Richard Buckminster Fuller). Isaac Asimov a plus tard quitté l’association[9].
On peut décrire Asimov comme quelqu'un ayant un ego très développé, mêlé d'un profond humanisme et d'un grand sens de l'humour ainsi qu'une culture très large, rendant l'expression de son ego plus amusante qu'énervante.
Bien que de tradition familiale juive — écrivant par jeu un poème sur lui-même, il fait rimer Asimov avec mazeltov —, il se démarque comme athée et se positionne également comme rationaliste. Voir en particulier sa nouvelle Reason dans le cycle des robots. Outre la théorie cinétique des gaz, explicitement mentionnée, la psychohistoire qui sert de fil conducteur à la série Fondation s'inspire d'ailleurs clairement de trois sources :
Le tout est mâtiné de la loi des grands nombres telle qu'on la concevait avant que Benoît Mandelbrot ne mette en évidence les formes fractales, même si le personnage du Mulet réintroduit opportunément un facteur humain important (voir effet papillon). Asimov est un individu aux connaissances variées et approfondies[réf. nécessaire].
Isaac Asimov, en dehors d'une inventivité débordante, se caractérise par la simplicité de son écriture. Pour lui, comme pour la plupart des auteurs anglo-saxons, les styles tourmentés ne font que rebuter le lecteur. C'est donc l'histoire, et elle seule, qui est mise en avant. Il fonde ses livres sur des dialogues entre protagonistes. C’est avec la nouvelle Quand les ténèbres viendront (Nightfall, 1941), écrite à 21 ans, que la carrière littéraire d’Asimov a véritablement débuté. Jusqu'alors il n'avait connu que des publications occasionnelles dans les magazines auxquels il proposait ses histoires. John Campbell fut si enthousiasmé par Quand les ténèbres viendront qu’il envoya à son auteur un chèque plus important que prévu : 150 dollars au lieu de 120. On payait à l’époque un cent par mot, et la nouvelle en compte 12 000… Quand les ténèbres viendront est très vite devenu un « classique » du genre.
Asimov a ensuite écrit de nombreuses autres nouvelles, policières (Mortelle est la nuit), humoristiques (À Port Mars sans Hilda, L'amour, vous connaissez ?) et évidemment de science-fiction, notamment sur les robots (L'Homme bicentenaire). Il y met à l'épreuve l'esprit hypothético-déductif du lecteur et y montre la fantaisie dont il est capable (par exemple, dans Le Plaisantin). Dans l'une d'elles, Menteur !, Asimov invente un nouveau mot qui allait passer dans le langage courant : la robotique. Certaines, telles Profession ou La Dernière Question, ont une portée philosophique indéniable et d'autres, telles Le Petit Garçon très laid, sont très émouvantes.
Asimov a principalement traité deux grands thèmes : les robots et la psychohistoire.
L'œuvre d'Asimov sur les robots regroupe de très nombreuses nouvelles et plusieurs romans :
L'ensemble forme une seule grande histoire, le cycle des Robots, qui s'étale sur plusieurs millénaires.
En France, toutes les nouvelles de robotique publiées par l'auteur ont été regroupées dans un recueil composé de deux tomes nommé Le Grand Livre des robots. Le premier tome (Prélude à Trantor) contient Nous les robots, Les Cavernes d'acier et Face aux feux du soleil. Le second tome (La Gloire de Trantor) regroupe Les Robots de l'aube, Les Robots et l'Empire, Les Courants de l'espace, Poussière d'étoiles et enfin Cailloux dans le ciel (ces trois derniers ouvrages composant le cycle de l'Empire).
Il renouvelle complètement ce thème en inventant des « robots positroniques » gouvernés par trois lois protégeant les êtres humains et, a priori, parfaites et inviolables. Le jeu d'Asimov consiste à imaginer des situations révélant des failles de ces lois (exemple : un robot peut-il, restant passif, laisser un humain fumer une cigarette ?) et des bizarreries de comportement de robots qui semblent les enfreindre, puis à faire découvrir au lecteur comment cela est possible, à la manière d'une enquête policière.
Deux robots exceptionnels, R. Daneel Olivaw et R. Giskard Reventlov, en viennent à ajouter une Loi Zéro, qui précise qu'un robot ne peut porter atteinte à l'humanité dans son ensemble, même pour protéger un être humain : Un robot ne peut ni nuire à l'humanité ni, restant passif, permettre que l'humanité souffre d'un mal. Cette loi est apparue dans Les Robots et l'empire (chapitre LXIII).
Asimov laissa l'un de ses amis, Lester del Rey, écrire lui aussi une histoire utilisant les trois lois de la robotique : Une Morale pour Sam[réf. souhaitée]. Cette histoire constitue une moquerie gentille sur la viabilité réelle des trois lois.
Le thème des robots, tel que traité par Asimov, constitue aussi un plaidoyer antiraciste discret, mais sûr : les robots, de plus en plus perfectionnés et dotés d'aspects de plus en plus humains, deviennent méprisés, voire haïs, par bien des êtres humains — d'autant que les trois lois les mettent à l'abri de défauts qu'on pourrait leur reprocher. L'Homme bicentenaire évoque cette question.
En , l'Isaac Asimov estate a annoncé la prochaine publication d'une trilogie de romans centrée sur Susan Calvin et écrite par l'auteur de fantasy Mickey Zucker Reichert(en)[11].
Dans le Cycle de Fondation (qui a reçu, en 1966, le prix Hugo de « la meilleure série de science-fiction de tous les temps »), Asimov imagine l'avenir de l'humanité. Il commence avec l'effondrement d'un empire galactique qui se décompose. Un savant, Hari Seldon, invente une nouvelle science, la psychohistoire, fondée sur la loi des grands nombres et le calcul des probabilités qui permet de « prévoir l'avenir », ou, plus exactement, de calculer les probabilités de différents avenirs.
Le scénario est d'autant plus aisément assimilé par le lecteur qu'il lui rappelle des repères connus : l'émiettement du pouvoir des empires romain et ottoman, d'une part, en ce qui concerne l'empire de Trantor, l'ascension de personnalités charismatiques comme Alexandre le Grand, Jules César ou Napoléon Bonaparte, d'autre part, en ce qui concerne le personnage du Mulet, qui manipule à ses propres fins les émotions de son entourage.
Le roman Fondation – le premier paru – forme le « cœur » du cycle et peut être lu isolément. En y ajoutant Fondation et Empire et Seconde Fondation, on obtient la trilogie de Fondation, qui constitue elle aussi une histoire à part entière. Cela correspond à l'ordre d'écriture des romans. D'autres romans, comme Prélude à Fondation et L'Aube de Fondation – chronologiquement situés avant – ou Fondation foudroyée et Terre et Fondation – chronologiquement situés après –, se sont par la suite greffés à la trilogie, pour constituer le Cycle de Fondation.
Après avoir écrit ses deux grands cycles, l'éditeur d'Asimov lui a demandé pour son public de les relier pour construire une « histoire du futur » cohérente. Il a alors écrit des ouvrages intermédiaires pour faire le lien entre les deux cycles. L'ensemble final incluant les nouvelles est composé de dix-sept ouvrages que l'on peut subdiviser en cinq parties, ou cycles qui peuvent se lire séparément les uns des autres et qui sont ici classés par ordre chronologique. À cela on peut ajouter La Fin de l'éternité, roman à part, qui prend cependant sa place dans l'ensemble comme point de départ vers l'empire galactique. On pourrait également ajouter Némésis juste après ce prélude, puisque l'histoire, qui se déroule dans le futur, est mentionnée dans le cycle de Fondation.
Le cycle de David Starr, écrit sous le pseudonyme de Paul French, est composé de six romans écrits dans les années 1950.
David Starr est chargé par le Comité Scientifique Terrestre d'enquêter sur les planètes du système Solaire, récemment colonisées, pour y résoudre des énigmes. Dès le premier tome, il est aidé par un petit homme natif de Mars, John Bigman Jones, et par une étrange rencontre avec des entités martiennes, qui se cachent des humains. Les autres tomes le voient explorer les lieux les plus emblématiques du système Solaire : les Astéroïdes, Vénus, Mercure, les lunes de Jupiter (qui, par son gigantisme, empêche toute colonisation), les anneaux de Saturne.
Le Cycle des veufs noirs (The Black Widowers) constitue une sorte de reprise du Club du mardi d’Agatha Christie. Il s'agit d'un groupe se réunissant périodiquement autour d'un bon dîner. Ni forcément veuf, ni forcément célibataire, chacun des six membres, à tour de rôle, doit venir accompagné d'un invité. Une anecdote racontée par ce dernier sert généralement de point de départ à la nouvelle.
Plusieurs nouvelles du cycle sont d'abord parues dans Mystère magazine. Les cinq premiers recueils ont été réédités en un tome chez Omnibus (2010).
Isaac Asimov a également publié quelques nouvelles policières n'appartenant pas au Cycle des veufs noirs. Certaines font partie du recueil Histoires mystérieuses, d'autres ont été réunies dans le recueil The Union Club Mysteries paru en 1985 et jamais traduit en français.
Isaac Asimov a écrit plusieurs dizaines d'ouvrages de vulgarisation, principalement sur des sujets scientifiques, mais également sur des sujets aussi divers que la Bible ou Shakespeare.
Voici une liste partielle (portant notamment sur l'astronomie) :
Paul Krugman (récipiendaire du prix Nobel d'économie 2008) est devenu économiste en partie grâce aux livres d'Asimov, l'économie étant selon Krugman ce qui existe de plus proche de la psychohistoire[13],[14]
Au début du treizième millénaire, l'Empire n'a jamais été aussi puissant. A Trandor, le savant H. Seldon invente la psychohistoire, à base de psychologie et de mathématiques, elle permet de prédire l'avenir : l'effondrement de l'Empire dans cinq siècles, à condition de mener à terme le projet de la Fondation, communauté de scientifiques chargée de rassembler toutes les connaissances humaines